Qu’est-ce qu’une GPA « éthique » ? Doctorante en anthropologie, Delphine Lance a passé plusieurs mois aux États-Unis et en Ukraine pour comparer deux réalités opposées par de nombreux défenseurs d’une légalisation de la gestation pour autrui en France. Là où les pratiques américaines seraient « éthiques » et donc recommandables, l’Ukraine, elle, représenterait le versant « non-éthique » de la GPA. Pour en savoir plus, la doctorante a étudié l’ukrainien à l’université de Lviv puis a rencontré, pendant neuf mois, des directeurs d’agences et des gestatrices, entre Lviv et Kiev. Entretien.
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Impensés
Pourtant, la GPA demeure un vaste domaine d’impensés.
Pourquoi une femme qui enfante est forcément mère?
Pourquoi dit-on que la PMA pour les lesbiennes et la GPA pour les gays, ce n’est pas la même chose?
Pourquoi considère-t-on qu’un contrat protège un travailleur mais exploite une gestatrice?
Pourquoi le travail des femmes est considérée comme une émancipation mais payer une gestatrice est une exploitation?
Pourquoi payer une femme ukrainienne est problématique mais rémunérer un avocat américain est normal?
Qui a peur de la Petite Masturbation Anonyme ?
A un moment donné, il va bien falloir que l’on mette sur la table les questions qui hantent les esprits dès lors que l’on envisage d’ouvrir la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux lesbiennes.
D’où vient cette grande frayeur qui paralyse ce gouvernement et ces parlementaires du Parti Socialiste tellement frileux sur ce sujet ? Lors d’un rendez-vous avec un député socialiste proche de Jean-Marc Ayrault, celui-ci nous l’avoua sans détours. Confier à deux femmes un enfant né d’un père et d’une mère, oui. Permettre à deux femmes de mettre au monde un enfant sans père, c’est beaucoup plus compliqué. Lire la suite
François L via Vincent L
Lorsqu’il s’approche de moi je découvre un homme brun, cheveux courts, la trentaine, qui dégage quelque chose d’un peu mystérieux, entre nonchalance et détermination. Nous nous disons bonjour, François Lambert s’installe, il semble d’emblée très à l’aise. C’est la première fois que nous nous rencontrons. Il parle très librement, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Il était très timide autrefois, me glisse-t’il. Depuis, il a pris des cours de théâtre. Depuis, Vincent Lambert son oncle a eu un accident de voiture, 5 ans de coma. Depuis, François dit s’être libéré du carcan familial.
Tous à poil !

Extrait du livre « Tous à Poil ! », de Claire Franek et Marc Daniau, Editions du Rouergue, 2011 (Crédit : Capture d’écran Amazon)
J’avoue, j’avoue tout : après que ma fille m’eut demandé « papa, pourquoi moi j’ai pas de zizi ? », nous avons lu ensemble le livre pour enfants « Je veux un zizi ! », présenté par son éditeur comme étant « un dialogue entre une petite fille qui veut un zizi pour pouvoir faire plein de boucan, gagner à la bagarre, être élue Père Noël et bricoler – et un petit garçon qui préfère cuisiner, être le Petit Chaperon rouge et aimerait avoir un bébé dans son ventre. »
H was for HOPE
François Hollande ne s’est jamais intéressé aux questions de société.
Alors que nous discutions l’été 2013 avec une personnalité qui lui est proche, celle-ci nous dit sur le ton de la confidence: « Vous savez, je les connais bien. Ils n’iront sur le terrain sociétal que s’il leur permet de cliver. » Si ce n’est pas dit explicitement, nous ne pouvons que comprendre le message : ces sujets-là sont plus pour le président de la République et le Premier Ministre du ressort du calcul politicien que de celui des convictions.
« Un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant! »
Un enfant a le droit d’avoir un père et une mère.
Ainsi, toute déclaration de grossesse devra obligatoirement mentionner le nom du père.
Si par malheur la case reste vide, la femme doit être interrogée pour désigner l’homme qui est à l’origine de cette grossesse. Ce dernier sera ensuite informé qu’il est le père de l’enfant à naître. Cette paternité ne pourra être contestée, puisqu’un tel droit de contestation empiéterait sur le droit de l’enfant à avoir un père et une mère.
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Ma lettre à Béatrice Bourges
Chère Béatrice,
Le 21 janvier dernier, l’Assemblée Nationale a voté un amendement permettant de rayer l’expression « en bon père de famille » du code civil, du code de la consommation et du code de l’urbanisme et de la remplacer par l’adverbe « raisonnablement ».
Si j’en crois l’économiste Jean-Marc Daniel qui s’exprime sur BFM Business, la formule « en bon père de famille » – qui vient du latin « bonus pater familias » – n’a rien de sexiste ou de méprisant pour les femmes. « Pater », le père en latin, voulant dire « chef », « pater familias » désignant le chef d’entreprise ou – au choix – le propriétaire terrien, cette expression n’ayant rien à voir avec la famille, on ne saurait – en l’utilisant – déconsidérer les femmes. Il n’y a nul sexisme dans cette expression, mais une réalité qui ne peut être niée : le monde de l’entreprise et le monde politique ont – de tout temps – été des sphères masculines. Lire la suite
La guerre de l’utérus
Parmi les revendications de la Marche pour la vie ce week-end, il y avait cette pancarte qui m’a interpellée:
« Faudra-t-il aller en Espagne pour le garder? »
À la fois absurde – aucune loi n’oblige les femmes à avorter en France – et de mauvaise foi – ceux qui affichent une volonté claire d’influencer le choix des femmes, ce sont justement ceux qui posent cette question, pas ceux qui demandent l’accès à l’IVG -, elle n’en est pas moins révélatrice de toute la pensée et du discours du mouvement provie.
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